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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/368

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LES ÉTRANGES NOCES

villa aux balcons embaumés que le prince, avec qui Rouletabille avait fait la paix depuis son voyage en Russie, avait mis à la disposition du nouveau ménage.

Il en avait donné les clefs à Rouletabille, à Paris, quelques jours avant les noces.

— Vous serez là-bas comme chez vous, lui avait-il dit, et mieux que n’importe où, car vous ne connaîtrez point d’importuns. Les domestiques, de bonnes gens du pays, couchent en mon absence hors de la propriété et ne viennent qu’à 9 heures du matin et s’en iront sur un signe de vous. C’est le paradis pour Adam et Ève. Ne le refusez pas.

Rouletabille avait accepté, ayant déjà pu apprécier en un autre temps la splendeur de ce jardin des Hespérides sur la rive d’Azur, à quelques pas de la frontière italienne et du château d’Hercule ! terre qui évoquait pour lui tant de souvenirs !… terre où il avait connu sa mère et où aujourd’hui il allait aimer sa jeune épouse…

Un soleil radieux éclairait les jardins de Babylone quand les jeunes gens y pénétrèrent. Ils y rencontrèrent tout de suite le jardinier, qu’ils renvoyèrent ; celui-ci, qui était prévenu, disparut. Et ils se promenèrent le reste de la journée dans cet enchantement et dans cette merveilleuse solitude qu’ils peuplèrent de baisers.

Le prince Galitch avait tout fait préparer pour leur arrivée et ils n’eurent qu’à ouvrir les armoires pour y