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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/369

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DE ROULETABILLE
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trouver les éléments d’une dînette qui les amena jusqu’à la tombée du soir.

Et puis, ce fut la nuit, une nuit de clair de lune magique qui captiva Rouletabille. Il prit Ivana doucement par la taille et voulut l’entraîner dans les rayons de lune…

— Viens ! viens nous promener dans les rayons de lune !…

Mais si le jardin n’avait pas fait peur à la jeune fille pendant l’éclat du jour, elle recula devant lui en frissonnant dès qu’elle l’aperçut baigné de la clarté froide de l’astre des nuits.

Elle détourna les yeux devant les gestes étranges des arbres, comme devant autant de fantômes, et toutes ses terreurs la reprirent.

— Ferme bien la porte… ferme toutes les portes… et toutes les fenêtres… et tout ! tout !… pour qu’il ne revienne pas ! lui dit-elle.

Il la gronda, lui rappelant qu’elle lui avait promis d’être raisonnable et de ne plus penser à lui :

— Il ne reviendra plus si tu ne penses plus à lui !

Elle ne lui répondit pas et alla se réfugier au fond d’une grande chambre, au premier étage, dont elle alluma toutes les lumières, ce qui la rassura un peu.

Quand il la rejoignit, il la trouva entourée de flambeaux.

— Quelle illumination ! dit-il en souriant…

— As-tu bien tout fermé ?…

— Oui, ma pauvre chérie, mais que crains-tu ? Je