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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/370

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LES ÉTRANGES NOCES

te jure que nous n’aurons rien à craindre, jamais, tant que nous nous aimerons !…

Et il l’embrassa plus tendrement encore qu’il ne l’avait jamais fait. Alors, elle rougit, et glissant, tremblante, entre ses mains, elle alla cacher cette rougeur dans une pièce où il y avait moins de lumière. Or, comme il cherchait son ombre dans l’ombre, il entendit un gémissement rauque et l’aperçut tout à coup dressée contre une fenêtre, avec une figure d’indicible effroi, sous la lune.

— Ivana !…

— Là !… Là !… lui souffla-t-elle ; lui !… lui !…

Et elle quitta la fenêtre avec épouvante. Il y courut à son tour et ne vit qu’une grande clairière, au centre de laquelle il y avait un banc de pierre.

— Mais il n’y a rien, Ivana ! Rien que le banc de pierre. Viens vite, je t’en conjure… Viens avec moi voir le banc de pierre…

Elle claquait dés dents :

— Je te dis que je l’ai vu ; je l’ai bien reconnu… Il regardait du côté de la chambre où j’ai allumé tant de flambeaux !… Je te dis que c’est lui… lui ou son fantôme !…

Elle consentit à se glisser encore jusqu’à la fenêtre appuyée à son bras. Elle espérait, comme lui, avoir été victime d’une hallucination… et elle regarda encore ?… et elle ne vit rien… que le banc de pierre.

— Tu vois, ma chérie, tu vois qu’il n’y a rien…

— Il est parti… mais il reviendra peut-être…