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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/372

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LES ÉTRANGES NOCES

c’est une image de notre cerveau… Ivana ! nous avons trop peur… toujours la même peur… et nous avons la même hallucination…

— Tiens ! fit-elle, d’une voix de rêve, il a levé la tête…

— Oui, oui, je l’ai vu !… Ah ! c’est lui ! c’est lui…

— Tu vois bien que c’est lui !…

Rouletabille, sûr de ne plus avoir affaire à un affreux cauchemar, s’était ressaisi. Il alla chercher le revolver qu’à l’insu d’Ivana il avait glissé dans un tiroir et l’arma.

— Que vas-tu faire ? lui demanda-t-elle déjà impressionnée par sa résolution et presque aussi résolue que lui.

— Je te l’ai dit : aller lui demander ce qu’il nous veut !

— Je descends avec toi !

— Si tu veux, ma chérie… Aussi bien, il vaut mieux ne plus nous quitter quoi qu’il arrive…

— Jamais ! fit-elle, et, aussi brave que lui, elle lui prit la main. Ils descendirent ainsi l’escalier, poussèrent doucement, lentement, les verrous de la porte qui se trouvait juste en face de la clairière au banc de pierre et, d’un même geste, tous deux ouvrirent cette porte.