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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/376

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LES ÉTRANGES NOCES

— Oui, répondit Rouletabille, qui connaissait très bien les aîtres ; oui, il y en a une autre du côté du boulevard de Garavan.

— Eh bien, allons-nous-en par cette porte-là ! répliqua Ivana en se levant… Tu penses que nous n’allons pas passer la nuit ici, avec ce pendu !

— Allons-nous-en ! fit Rouletabille…

Et, se reprenant par la main ils s’en furent par un chemin opposé aboutissant à l’autre côté de la propriété, à la porte du boulevard de Garavan.

Et comme ils allaient atteindre cette autre porte, ils reculèrent encore, tous deux, devant la chose formidable et Ivana tomba à genoux en hurlant véritablement comme une bête… comme une bête…

Athanase était encore pendu à cette porte-là !…

Rouletabille, dont la cervelle, si solide fût-elle, commençait réellement à déménager, ne vit plus qu’Ivana à genoux, en proie à la folie.

Il la saisit, l’emporta toute hurlante encore… loin du second cadavre d’Athanase, loin de toutes ces. portes où Athanase avait pendu ses cadavres !…

Et il l’enferma dans la villa, dans une chambre de la villa où il se barricada contre l’épouvante du dehors, tirant les meubles contre les issues, et tirant les rideaux sur le jardin abominable… Et il passa sa nuit à la soigner…

Enfin, elle finit par s’endormir… et lui aussi s’endormit… s’abandonnant, exténué, las de lutter, aux