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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/377

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DE ROULETABILLE
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bras mystérieux de la mort qui dressait contre eux, pour qu’ils ne s’évadassent point d’elle… tant de cadavres pour un seul homme !…

Quand Rouletabille se réveilla, il alla ouvrir les rideaux…

Les jardins de Babylone resplendissaient sous un soleil ardent. Il n’y avait plus de mystère autour d’eux… rien que de la vie et de la beauté…

Ivana se réveilla bientôt, elle aussi, dans la merveilleuse clarté du jour.

Et ils cherchèrent à se souvenir des cauchemars qui les avaient jetés au fond de cette chambre, comme des bêtes traquées…

Ils se souvinrent et, tout en riant d’eux-mêmes, ils décidèrent, un peu pâles, de quitter cette villa magique.

Et ils la quittèrent sur-le-champ… Et ils n’étaient pas très fiers en arrivant à la porte du boulevard Maritime, où ils avaient aperçu le premier cadavre d’Athanase… Mais ils retrouvèrent un peu leur aplomb… en constatant que ce cadavre n’était pas là.

— Écoute, mon chéri, dit Ivana… C’est bête, ce que je vais te dire… Mais je ne serai tranquille que si je sais que le second cadavre d’Athanase n’existe pas non plus…

Il céda à cette prière qu’il trouvait bien naturelle et qui répondait, du reste, à ses propres préoccupations… Pas plus à la porte de Garavan qu’à celle du boulevard Maritime ils ne virent de cadavre…