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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/45

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DE ROULETABILLE
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qui s’opposait à ses manifestations patriotiques. Enfin, il a connu mon père, qui, lui aussi, était un de ces hommes…

— Vous devriez le faire monter sur une de nos mules…

— Non, les mules sont déjà trop chargées, et puis, du reste, nous voici arrivés…

— Où ?…

Athanase répondit singulièrement :

— Dans un endroit qui vous intéressera… vous pourrez faire ensuite un bel article… N’êtes-vous pas venu chez nous pour cela ?…

Et, comme on débouchait dans une clairière, au bord d’une sombre forêt de pins, un geste d’Athanase arrêta les muletiers…

Et voici ce que vit Rouletabille :

Le bonhomme Cyrille était tombé à genoux, à l’aspect d’un village, que l’on apercevait, en contre-bas, à travers les branches. Avec quelle émotion il semblait revoir, après tant d’années de prisons turques, cet amas de pauvres masures aux soubassements de pierre jaunâtre, aux clayonnages enduits de chaux, aux toits en terrasse ! Un peu plus loin, il y avait un misérable pont de bois jeté au travers du torrent. Soudain, il s’arracha à cette contemplation et se leva, en apercevant un vieillard courbé par les ans comme lui-même et qui gravissait péniblement la côte un fusil sur l’épaule.

— Ivan ! s’écria-t-il.