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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/49

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DE ROULETABILLE
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temps. Mais que le diable emporte celui qui m’a fait, pope !

Là-dessus, il tira de sa poche un morceau d’étoffe blanche qu’il suspendit à son cou, à quoi on reconnut que c’était un rabat ; il prit le sabre du sultan Selim d’une main, montra le Christ de l’autre, cependant qu’il avait encore un pistolet sous un bras et expliqua d’une voix tonnante, au néophyte, la sainteté du serment. Le néophyte jura. Tous jurèrent et s’écrièrent :


— Enfin le sang versé en Thrace va être vengé !

Après cela Athanase prononça quelques paroles qui obtinrent un gros succès et il dit :

— Maintenant, allons au pré des porchers|

Tous répétèrent dans leur langue : « Allons au pré des porchers ! »

Toute la bande se mit en branle en agitant des armes. Seul, Athanase, qui venait le dernier, affectait un grand recueillement.

— À quelle comédie, allons-nous ? se demandait Rouletabille.

Ivana suivait les événements, avec une trompeuse indifférence.

Vladimir répétait :

— Vous allez voir que ça va être rigolo !

La Candeur tirait prudemment son cheval par la bride, car on passait par des chemins peu ordinaires pour arriver au « pré des porchers ». Enfin on l’atteignit, ce fameux pré. Il était assez éloigné du village