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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/68

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LES ÉTRANGES NOCES

major de la première brigade qu’ils rencontreraient…

Ivana s’était rapprochée… Chose extraordinaire elle paraissait inquiète.

— Qu’est-il donc arrivé à Athanase Khetew ? demanda-t-elle.

— Tout simplement qu’un de ses cavaliers est venu le rejoindre, lui a parlé à l’oreille et qu’ils sont partis tous deux précipitamment, après m’avoir jeté les instructions que je vous ai transmises… expliqua Vladimir.

— Quel chemin ont-il pris ? questionna fiévreusement Ivana.

— À travers la forêt ! Et Vladimir montrait la route du Sud…

— Courons derrière lui et tâchons de le rejoindre !… s’écria-t-elle en sautant d’un bond sur son cheval.

— Et pourquoi cela, s’il vous plaît ?… demanda très sèchement Rouletabille.

— Eh ! mon cher, parce qu’on lui aura certainement apporté des nouvelles de Gaulow ! Sus à Gaulow, Rouletabille !…

Le chemin du Sud le rapprochait des armées, Rouletabille ne vit aucun inconvénient à suivre l’impulsion d’Ivana. « Nous verrons bien jusqu’où ira ta traîtrise », murmurait-il. Mais ils n’avaient pas marché pendant une heure dans des chemins impossibles, qu’ils durent tous s’arrêter sur la prière des muletiers. Il faisait alors une nuit très noire. On n’y voyait goutte.