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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/72

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LES ÉTRANGES NOCES

La Candeur et Vladimir décidèrent de se coucher sous la même tente que Rouletabille. Les reporters se jetèrent sur les nattes sans se déshabiller. Ils avaient entre eux une tablette surchargée d’armes : carabines et revolvers.

Tondor, dehors, prenait la première garde.

Les paupières se fermaient déjà quand, tout à coup, il y eut une décharge formidable ; plus de vingt coups de fusil éclatèrent à quelques pas ; les reporters, vite sur pied, avaient entendu siffler les balles si près qu’ils avaient pu croire que la tente avait été transpercée.

Rouletabille se jetait dehors quand Tondor se présenta.

— Ne vous dérangez pas, dit-il, ce sont nos gardiens qui veillent ! Ils tirent comme ça pour éloigner les voleurs !

— Dites-leur qu’ils tirent un peu plus loin, répliqua Rouletabille.

Il n’avait pas achevé cette phrase qu’une nouvelle décharge leur sifflait aux oreilles. La Candeur s’était jeté à plat ventre.

— Bien sûr ! ils vont nous tuer, gémissait-il.

— C’est insupportable ! dit Rouletabille.

— Ils veulent gagner leur argent, expliqua Vladimir.

Il s’en fut cependant parlementer avec les gardiens qui se décidèrent à reculer de quelques pas, mais qui ne cessèrent de tirer des coups de feu, toute la nuit.