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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/88

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LES ÉTRANGES NOCES

« Comme elle l’aimait, ce bourreau de sa famille ! »

Et il la méprisait et la détestait et eût voulu lui faire du mal… Car il souffrait atrocement et elle n’avait même pas l’air de s’en apercevoir.

Elle ne pensait qu’au mort, qu’à ce grand corps noir ensanglanté qui avait été abattu par Athanase et que les soldats avaient emporté comme un trophée après l’avoir trainé hideusement autour de la place.

— Vite !… s’écria Vladimir… Voilà les bachi-bouzoucks qui sortent de leur mosquée… Nous n’allons plus avoir affaire qu’à des Turcs.

Mais il était trop tard pour partir…

Les Turcs étaient déjà là… Les bachi-bouzoucks étaient revenus avec une troupe importante de réguliers qui reprenait possession du village avec des cris, des injures à l’adresse de l’ennemi en fuite.

Le commandant du détachement turc, qui tenait son quartier général à Almadjik, apprenant par les familles osmanlis qui avaient abandonné leur village, après avoir préalablement massacré les indigènes bulgares, que les escadrons de Stanislawoff avaient été vus dans cette région de l’Istrandja-Dagh et accouraient à marche forcée, avait rassuré toute la population : d’après ses renseignements personnels, il affirmait que toute l’armée bulgare était descendue à l’Ouest par la Maritza, sur Mustapha-Pacha, et allait concentrer son effort sur Andrinople : donc les cava-