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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/89

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DE ROULETABILLE
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liers aperçus par les populations de l’Est ne pouvaient être que des reconnaissances appartenant à l’extrême aile gauche de cette armée d’investissement, et les forces dont elles disposaient ne pouvaient être que peu considérables.

Et il avait envoyé deux compagnies dans le village, jugeant qu’elles seraient bien suffisantes pour faire tourner casaque à l’ennemi. Cette erreur du chef du détachement d’Almadijik fut renouvelée vingt-quatre heures plus tard par le pacha commandant les troupes de Kirk-Kilissé, lequel devait les faire sortir également du retranchement de la ville pour courir à un adversaire jugé sans importance… car, personne, en Turquie, comme nous l’avons dit, n’attendait la troisième armée par l’Istrandja-Dagh !…

Le village fut donc réoccupé, et si vite que les reporters n’eurent point le temps de sortir !

Ils résolurent de se cacher et d’attendre la pleine nuit pour gagner la campagne ; c’est ainsi qu’ils descendirent précipitamment des terrasses, où ils s’étaient d’abord réfugiés, dans les caves où ils espéraient être plus en sûreté.

Ivana suivait Rouletabille comme une ombre… ses gestes étaient ceux d’une automate… En vérité, depuis la mort de Gaulow, elle semblait avoir perdu la raison… Quelquefois un étrange et désolé sourire apparaissait par instant sur cette face de morte quand Rouletabille lui parlait, et ajoutait à l’allure générale de démence qui frappait en elle…