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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/96

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LES ÉTRANGES NOCES

L’enfant serrait éperdument de ses petits bras sa bienfaitrice…

— Vous allez vous faire massacrer toutes les deux ici !… dit Rouletabille,

— Tant mieux ! fit Ivana d’une voix sombre. N’avez-vous pas voulu sauver cette enfant ?… Je ne m’en séparerai pas !…

— Nous n’allons cependant pas tous nous faire tuer pour cette petite Turque ! gronda La Candeur que le geste généreux d’Ivana avait d’abord enthousiasmé et qui commençait maintenant à le trouver un peu… encombrant…

Et comme des cris retentissaient dans la cour, il sortit de la cave en criant : « Francis ! Francis !… » et en agitant un mouchoir en guise de signe de paix… Il fut-tout de suite entouré de comitadjis qui l’assourdirent d’un charabia qu’il comprenait fort bien car il était accompagné de gestes de menaces. Ils réclamaient, à ne s’y point méprendre, la petite fille et ils accusaient La Candeur de la leur avoir prise !… Ils le malmenèrent même assez fortement et cela aurait pu tourner mal, car La Candeur commençait à fermer les poings, quand Rouletabille, Vladimir et Tondor sortirent de la cave.

Vladimir s’avança et parla aux comitadjis avec une grande audace, criant plus fort qu’eux, se disant l’ami du général Stanislawoff, représentant Rouletabille comme le plus grand reporter de l’Europe qui avait été obligé de se cacher avec ses compagnons au