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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/97

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DE ROULETABILLE
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fond de cette cave pour échapper à la rage meurtrière des Turcs. Il leur dit encore qu’ils avaient avec eux la nièce du général Vilitchkov, pupille du général-major, mais que celle-ci ne sortirait de son trou que lorsque les Bulgares auraient juré de la laisser passer avec cette petite fille qu’elle avait en effet arrachée à la barbarie de ses compatriotes. Sur quoi Vladimir leur fit honte de se montrer aussi sanguinaires que les oppresseurs de la Thrace qu’ils étaient venus châtier.

Il termina en déclarant que ses compagnons et lui exigeaient d’être conduits sur-le-champ, tous ensemble, à un officier d’état-major.

Les comitadjis, sous l’effet de cette menace inattendue, se consultèrent et finirent par promettre qu’ils ne toucheraient pas à la petite fille.

Rouletabille alla en prévenir Ivana qui consentit à se montrer avec l’enfant, la portant dans ses bras.

Alors les comitadijis lui dirent :

— Tu n’es pas la vraie nièce du général Vilitchkov, qui a été assassiné par les Pomaks, sans quoi tu n’essayerais pas de sauver une petite musulmane dont les parents ont assassiné tes parents ! Donne-nous donc cette enfant et nous te vengerons, puisque toi, tu n’as pas le courage de le faire toi-même.

Ivana leur répondit :

— Je suis la nièce du général Vilitchkov et je vous ordonne de me conduire à votre chef.

— Nous n’avons pas de chefs ! Nous sommes de