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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/132

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de clefs à tire-fond. C’est comme je vous le dis !… puis, ce sont quatre ciseaux à froid, une forte pince à bout perçant et tranchant pour découper les tôles… Voici maintenant le jeu des scies à métaux (elles sont trente), une gouge, une pierre à repasser, un très fort vilebrequin, sur les mèches duquel on peut encore voir (m’a fait remarquer Helena) quelques traces du vernis servant habituellement à peindre les tôles de coffres-forts, une chignole de forte taille, d’apparence assez compliquée, un chalumeau et ses accessoires. Et voici, enfin, le joyau de la couronne, la dernière invention de Durin, un levier à découper les coffres-forts, irrésistible et « qu’un enfant pourrait manœuvrer », ajoute Helena, non sans orgueil… Faut-il mentionner encore trois paires de sandales à semelles de corde, de l’ouate hydrophile, les flacons à chloroforme et autres pharmacies, etc. Pas d’armes ! Pas même un poignard ! Surtout, pas de revolver ! Ainsi, on sait à l’avance que l’on ne peut compter que sur son adresse, sur son agilité, sur son intelligence et l’on évite les bêtises irrémédiables. Au pis, on peut accidentellement avoir, avec la pince-monseigneur, un geste malheureux. Mais pas un homme de bonne foi n’oserait, dans ces conditions, invoquer la préméditation. Et n’est-ce pas là le principal ?

Helena me fait réciter ma leçon. Je dois répéter le nom de chaque outil. Ainsi l’apprenti chauffeur auquel on fait passer un examen sérieux devra énumérer les pièces du châssis et dire à quoi elles servent avant la délivrance du permis de conduire.