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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/165

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vous. Moi, je m’amuse comme je peux ! Je ne sais pas jouer aux dominos. Je joue cricket toujours, moi. Et je prends de la distraction à préparer à « Monsieur Jacob » une bonne tête pour demain ! Sans compter, petit chéri darling, qu’il y a Spada à quinze contre un ! Y avez-vous pensé ? Non, vous ne pensez à rien ! Oh ! Rudy ! ne jouez pas l’âne ! Je vous dis que nous aurons les Rubens de M. Jacob et quelques petites autres choses, j’espère. On les attend ! C’est arrangé avec Démétrius. Je vous dis tout cela pour vous instruire et que vous me laissiez maintenant travailler dans la paix ! Excuse me, darling !

Je monte dans l’auto et ce n’est pas à la gare qu’elle m’emmène. La sueur coule sur le maquillage de cet odieux Mr. J. A. L. Prim que je voudrais voir à ma place autrement qu’en peinture. Voici le cours Boieldieu. Nous stoppons dans la nuit des grands platanes. Pas un passant. Helena a apporté une petite sacoche de voyage et une canne. De la sacoche, elle tire deux paires de chaussons de bain, quelques outils, un trousseau de clefs et de la canne, qui n’est qu’un étui, elle extrait une matraque. Elle retire ses bas, met ses chaussons, rafle son petit bagage et s’apprête à descendre. Je la retiens par la manche de son manteau :

Well what’s up ? je vous invite à prendre un bain de pied ! l’eau sera fraîche, ce soir, darling !

Et elle me montra le reflet d’un petit ruisseau, affluent du Robec, qui coule à deux pas. Ce