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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/186

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n’en as l’air. Ne perdons pas de temps en vains discours. Nous nous sommes compris. Un conseil : ne me renouvelle plus jamais ta petite comédie et nous serons tout à fait d’accord. Tu as hésité tout juste ce qu’il fallait. J’admets une dernière fois que c’était pour la forme !

Raillait-elle ? Parlait-elle sérieusement ? Et moi étais-je tout à fait devenu sa chose, son esclave ? Il y a eu des moments où je l’aurais bien étranglée. Oui, il me semble que j’y aurais pris un certain plaisir. Ceci se passait dans les heures où je me révoltais contre ma propre impuissance. Mais son indifférence, ou plutôt le peu d’importance qu’elle affectait alors d’attacher à ce qui pouvait se passer en moi, me réduisait en poussière. Elle sait que je suis plein d’impossibilité vis-à-vis d’elle. Cela lui suffit. Et elle a raison puisque finalement elle a toujours raison. Aussi maintenant, je ne résiste plus. Il nous faut de l’argent. Prenons-en où il y en a !

Voyons le plan de l’appartement. Il est au premier étage. Les fenêtres des grandes pièces donnent en face du Comptoir d’Escompte. Le grand escalier donne sur la rue ; l’escalier de service donne sur la cité Rougemont. La cité Rougemont ferme d’un côté par une grande grille à double porte qui reste ouverte une grande partie de la nuit sur la rue. Cette cité se continue par la cité Bergère qu’elle coupe à angle droit et qui ferme par deux portes, l’une donnant sur la rue où se trouve le Comptoir d’Escompte, l’autre sur la rue du Faubourg-Montmartre. Détails qui nous seront sans