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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/218

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per. C’était au-dessous de moi. C’était Trompette qui pleurait. Elle avait de gros soupirs d’enfant… On eût dit aussi qu’elle étouffait… Elle avait dû mettre un mouchoir dans sa bouche, mais elle n’arrivait point à faire taire une si grande douleur, et je finis par en avoir pitié, bien que j’eusse donné tout le gain de Sam pour dormir. Je l’interpellai. Elle ne me répondit point, et les soupirs cessèrent. Puis, comme je me taisais, ils reprirent de plus belle, alors je descendis de ma couchette et je me penchais sur celle de la pauvre enfant :

— Qu’avez-vous à pleurer comme ça, petite Trompette ?

Deux bras nerveux vinrent m’enchaîner le cou.

— Oh ! le méchant ! le méchant ! le méchant !

Quelques minutes plus tard, petite Trompette ne pleurait plus. Elle en voulait encore un peu à sa maîtresse, mais elle me promettait de me pardonner tous mes crimes, à moi, « si je lui racontais des histoires !… »

— Demain, petite Trompette, demain !…

C’était un joli fruit vert, une belle petite pomme d’api ; le dessert était complet.

Ah ! l’heureux voyage ! Et l’aimable prison ! Je souhaite à Mister Flow de trouver souvent des chaînes aussi douces, dans sa captivité, que celles qui me retenaient à bord de la Déesse (de la mar-