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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/22

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Et il sortit de la doublure de son veston deux petites clefs qui tenaient dans le creux de sa main.

— Celle-ci est la clé de l’appartement, celle-là ouvre le divan du petit salon. Comprenez. Vous soulevez la frange du divan, tâtez jusqu’à ce que vous ayez senti l’emplacement d’une serrure. Ouvrez. À l’intérieur au divan, vous trouverez un sac de voyage assez coquet. C’est un cadeau auquel je tiens beaucoup.

— Décidément, vous êtes un don Juan, monsieur mon client !

— Vous ne croyez pas si bien dire. Ce sac est plein de souvenirs qu’il serait cruel, pour bien des familles, de gaspiller. Heureusement que j’ai le secret de sa fermeture et que j’ai pensé à vous pour me garder le précieux objet jusqu’au jour de ma sortie de prison.

— Ah ! par exemple ! Vous avez compté que je transporterais chez moi… Mais vous ne savez pas ce que vous me demandez là ? Vous voulez donc briser ma carrière ? Les règlements de l’Ordre sont formels.

À ces mot, il éclata de rire.

— Elle est belle votre carrière !

Il avait une figure à gifles et regardait à nouveau mes chaussures.

— Elle vaut la vôtre ! m’écriai-je.

— Je ne me plains pas de la mienne ! Écoutez, faites ce que je vous dis. Personne ne le saura. Vous aurez rendu service à bien du monde… et vous aurez gagné deux mille francs…

Oh ! ce Durin ! il avait encore une fois changé