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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/257

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— Mister Prim l’a acheté devant moi chez un bijoutier de Rouen…

— On l’a retrouvé dans l’appartement cambriolé rue Rougemont.

Alors, monsieur le Président, Mr. Prim a démontré que Durin ne pouvait pas être Mister Flow !

Cette phrase, qu’elle prononça en regardant Durin avec un sourire où je fus le seul à démêler une certaine joie sournoise, fut pour moi un subit trait de lumière. Maintenant, je comprenais tout. Et Durin, qui me jeta un rapide regard, vit bien que je n’avais plus rien à apprendre. Tout le sens de mon aventure tenait dans les quelques mots que lady Helena venait de laisser tomber de sa lèvre amusée. Durin avait eu besoin d’un alibi, car il savait qu’il serait attaqué par sir Philip. Cet alibi, je le lui avais fourni comme un niais et à quels risques et périls ! J’avais été entre les mains de cet homme et de cette femme le Mister Flow dont ils avaient eu besoin pour que Durin pût supporter sans broncher l’assaut terrible du Skarlett junior. Et, maintenant qu’ils n’avaient plus besoin de moi, Durin ne gênait plus pour me faire comprendre, d’un coup d’œil, que la comédie était terminée…

Ah ! c’était du bel ouvrage ! Une fois de plus, Mister Flow s’était surpassé ! Il avait eu besoin d’un cambrioleur, il avait pris son avocat ! C’était tellement fort que personne ne pouvait y penser ! J’imaginai les heures de gaieté que j’allais leur fournir dès qu’ils se retrouveraient seuls tous les