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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/285

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— M’empoisonner ! M’empoisonner… que dites-vous de cela ?…

Je claquais des dents. Il reprenait :

— Ah ! ce Durin ! ce Durin ! Oh ! je ne mourrai pas. Avant de mourir, je veux savoir ! N’est-ce pas, c’est bien mon droit ? Répondez !… Mais répondez-moi donc !

Je balbutiai :

— Ce que vous me dites est tellement épouvantable !…

Il eut un ricanement singulièrement diabolique {du moins je l’entendis tel, ce qui me fit fléchir sur mes jambes, mes pauvres jambes) :

— Vraiment ! vous trouvez vraiment cela épouvantable !

Pour apprécier tout à fait ma situation et comprendre mon état d’âme, il ne faut pas oublier que sir Archibald me retenait toujours par les mains. Certainement, je l’eusse voulu, que je n’aurais pas pu me dégager. J’étais totalement incapable du moindre effort physique.

— Sir Archibald ! suppliai-je. Sortez de ce cauchemar ! Vous avez été malade, très malade !

— Ce n’est pas ce que je vous demande ! Vous connaissez bien Durin, Vous ! Vous avez plaidé pour lui !…

— Sir Archibald, je l’ai vu deux fois. C’est un malheureux dont vous avez eu pitié. Il vous est dévoué depuis longtemps. Comment avez-vous pu avoir une pensée pareille ?

Je m’arrêtai, glacé, parce que j’avais la sensation subite que je le défendais trop, dans ma peur, dans