Aller au contenu

Page:Leroux - Mister Flow.djvu/288

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

me semble, il me semble que l’audience aurait dû vous les faire écarter… »

L’affreux ricanement reprit :

— Je vous attendais bien là, très cher monsieur, oui, je vous y attendais. Mais réfléchissez un peu, je vous prie, que tout s’expliquerait si Durin avait inventé, pendant qu’il était en prison, un faux Mr Prim… Ah ! vous avez saisi ? Je vois que vous avez saisi. Mais asseyez-vous, je vous tiens là debout ! Je vous fatigue !… Pardonnez-moi !… J’avais tant besoin, dans une situation aussi pénible, de dire ces choses à un homme de loi, à un tout jeune homme de loi… Un véritable maître m’eût déjà fait taire, oui, il eût déjà fait taire ce vieux fou, assurément ! Mais vous, vous m’écoutez. Je sens que vous ne perdez aucune de mes paroles !

« Je répète ! reprit-il en agitant un index qui me faisait loucher, un autre Mr Prim ! Un acolyte… un complice ! Eh bien ! cher jeune ami, je crois, en vérité, l’avoir trouvé. Et je vais vous dire son nom à vous tout seul, et tout à fait entre nous… et par amitié pour vous… car enfin si je disparaissais avant d’être très correctement sûr d’un fait de cette importance… avant d’avoir nettement et honorablement terminé cette affaire, je serais heureux de savoir qu’un homme comme vous se ferait un point d’honneur de soulever le dernier masque qui cache la vérité.

« …Je dis bien un point d’honneur, car, mon cher maître, vous avez trompé tout le monde en vous trompant vous-même ! Durin s’est joué de vous d’une façon qui ne pardonne pas. Par le tru-