Page:Leroux - Mister Flow.djvu/34

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Tard dans la nuit, la Sûreté était avertie qu’un nommé Van Housen avait loué un petit pied-à-terre dans une maison meublée de la rue Chalgrin. Au petit jour, elle faisait une descente dans cet hôtel et se faisait ouvrir par le concierge l’appartement de l’indésirable locataire que l’on n’avait pas revu depuis quinze jours.

« Pour moi, vous ne trouverez rien, déclara le concierge. Un de ses amis que j’ai vu quelquefois avec lui est venu hier soir. Il avait la clef de l’appartement et il en est sorti avec un sac-valise qui paraissait très lourd. »

Van Housen devait se savoir pisté, et il avait certainement chargé son ami de ramasser dans l’appartement tout ce qu’il pouvait y avoir de compromettant.

« Un fait qui m’a paru bizarre, signala encore le concierge, c’est que cet ami qui portait jusqu’alors toute sa barbe s’est fait raser, n’ayant conservé qu’une petite moustache à la Charlot. »

Il ne fait point de doute qu’il s’agit là d’un complice. Pour accomplir une besogne qui pouvait n’être point de tout repos, celui-ci avait jugé bon de modifier sa physionomie. Mais le concierge a déclaré formellement qu’il ne l’en avait pas moins reconnu, et qu’il le reconnaîtrait à l’occasion !

Le journal tomba de mes mains qui tremblaient.

— Remettez-vous, me dit Durin, de plus en plus calme. Votre pâleur m’inquiète.

— Je suis perdu ! C’est sur vos instructions que le concierge a fait une pareille déclaration ?