Aller au contenu

Page:Leroux - Mister Flow.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Il n’y a pas de quoi s’évanouir ! Je ne vous abandonnerai pas !

— Misérable ! murmurai-je dans un gémissement.

— Quel gosse ! Voyons, soyez un peu sérieux, mon cher maître. Au fond, tout cela n’est pas bien grave. Évidemment ce monstre de concierge a menti. Il ne vous a jamais vu avec votre barbe et vous n’êtes venu qu’une fois chez moi pour en sortir avec ce damné sac ! Telle est la vérité !… Mais le malheur est que personne ne croirait plus à cette vérité-là ! Votre transformation vous accuse et votre petite moustache à la Charlot vous accable ! Vous voyez bien que vous ne pouvez plus retourner chez cet abominable Van Housen !

— Ni chez moi ! Ni nulle part !… On peut m’arrêter en sortant d’ici !

— Taratata ! quelle imagination ! Le concierge de la prison vous a-t-il reconnu ?… Le greffier ? pas davantage ! Il timbre les laissez-passer sans se préoccuper de la figure des stagiaires. Un stagiaire désigné d’office, cela a si peu d’importance !… Est-ce à moi de vous l’apprendre ?…

— Ah ! je voudrais être loin !…

— À Deauville !…

— Bandit !

— Vous en trouverez souvent des bandits qui vous donnent deux mille francs, pour vous offrir un petit voyage au bord de la mer, qui vous nippent de pied en cape et qui vous procurent, par-dessus le marché, l’occasion de sauver l’honneur des dames… Quoi qu’il en soit, je ne vous demande