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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/46

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Après tout, moi, je suis un honnête homme ! Ce n’est pas parce qu’une suite fatale de circonstances m’a imposé une trogne fleurie de délirant good fellow et jeté dans les jambes un nécessaire de cambrioleur pour que je continue à jouer un rôle auquel ni mes antécédents, ni une solide éducation familiale, ni ma profession, j’ose le dire, ne m’ont préparé. Jusqu’alors, quand je me suis assis sur les bancs de la correctionnelle et même de la cour d’assises (oh ! si peu !) ça n’a jamais été sur celui des coquins. Mon devoir est de les défendre, tout juste, mais de là à me déguiser pour faire leurs commissions !…

Au surplus, elle est faite la commission de Durin ! Et elle vaut bien cent louis, ma parole ! je ne la referais plus pour dix mille ! Hum !… Dix mille louis !… Il vaut mieux ne pas y réfléchir… Eh bien ! non ! La moustache à la Charlot m’a fait passer un trop mauvais quart d’heure… Maintenant, adieu Durin ! Nous sommes quittes !…

Je n’ai qu’à laisser le sac, l’enveloppe… et je me lève pour saluer lady Helena…

Elle est en pyjama. Elle sort du bain. Bigre !… des culottes lamées d’argent, habillant des jambes ! Des bras nus sortent du tissu métallique qui se gonfle sur une poitrine d’airain doré, laquelle se cache à peine. Cette châsse va à cette déesse impudique d’Orient parée pour le music-hall. Car enfin, elle ne dort pas là-dedans !

Une beauté comme on n’en rencontre que chez les Juives, des yeux immenses d’une volupté tranquille et permanente, une bouche toute petite : une