Page:Leroux - Mister Flow.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Aoh !… je ne choisirai jamais vous, Me Rose, pour avocat !

— Je vous conjure de cesser de plaisanter, Helena ! Vous pourriez chercher dans votre vie une heure plus grave que celle-ci, vous ne la trouveriez pas !… Écoutez ! Je comprends tout ! Et je suis surtout prêt à tout comprendre ! Le Palais est une bonne école pour instruire la jeunesse, et déjà, à mon âge, on ne s’étonne plus de grand’chose. Enfin, l’aventure que je vis depuis trois jours m’a ouvert de singuliers horizons. Helena, ne m’en veuillez pas si je vous dis des choses. Mais votre salut l’exige… ne croyez pas une seconde que je me permets de vous juger !… De tous temps, les reines de beauté ont vécu au-dessus de la commune humanité et le rang de l’esclave qu’elles ont eu la passagère fantaisie de lever jusqu’à elles peut déterminer l’étonnement des imbéciles. Rien ne saurait entamer votre majesté à mes yeux !

— Pas tant d’histoares ! Durin vous a dit… car, enfin, j’imagine que vous n’avez pas décacheté notre correspondance ?…

— Oui, Durin m’a dit… et c’est pour vous sauver l’honneur que je suis ici !

— Oh ! thank you, little darling, merci pour mon honneur !… Vous avez une façon très jolie de sauver l’honneur des dames.

Et elle me donna encore ses lèvres… mais son baiser, aussi, était dur !…

— Je sens que je suis de plus en plus ridicule.

— Vous exagérez, cher, très cher Rudy (encore un nom auquel il faudra que je me fasse… j’en