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Page:Les Amours, galanteries et passe-temps des actrices, 1833.djvu/16

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Ce dîner respirait la joie la plus vive et la plus franche, c’était un feu roulant de saillies et de spirituelles plaisanteries, on s’attaquait surtout à la blonde et jolie Jenny Cossen qui venait pour la deuxième fois de dire adieu à son nom de madame Dufond, mais elle soutenait les railleries et les sarcasmes de ses camarades avec un esprit et une vivacité de réparties qui réduisaient bientôt les plus acharnés au silence.

Le Champagne et les bons mots circulaient donc à mieux mieux, et plut à Dieu que cette franche gaîté ne se fut pas anéantie au dessert, où la politique, l’éternelle et insipide politique fut mise par ces messieurs sur le tapis. Alors ces petites galanteries et déférences qu’on avait eues pour les dames cessèrent-elles tout à coup, plus de tendres œillades, plus de serremens de mains ou de pressions de genoux, aussi prévoyant l’orage qui allait gronder tout à l’heure, échauffées qu’étaient toutes ces têtes, nos