Aller au contenu

Page:Les Amours, galanteries et passe-temps des actrices, 1833.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 11 )


belles jugèrent-elles à propos de quitter une à une la table et de laisser ces messieurs se disputer tout à leur aise, se partager l’Europe et se déclarer qui pour don Miguel, qui pour don Pedro, qui pour la royauté, qui pour la république et les folles riaient à part de ces altercations masculines parce qu’elles savaient bien que toutes ces opinions si diverses viendraient à la fin se fondre en une seule et unique, l’amour du juste milieu.

Ayant donc fait prudemment retraite comme je vous le disais tout à l’heure une à une, elles se réunirent dans le salon voisin de la pièce où se passaient les discussions politiques et bientôt ce fut entr’elles un babil des plus divertissans, de ces confidences qu’on ne peut faire que de femmes à femmes, chacune avait une petite anecdote scandaleuse à raconter, soit sur la ville, sur la cour et quand on n’eut plus à parler d’autrui il fallut bien parler de soi, car la femme