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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/127

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des pour s’installer dans Sainct-Louys de Rome, disans que cela leur appartenoit53 ?

— J’en ay ouy quelque mot en passant, dit la femme d’un certain Italien de la ruë Sainct-Honoré ; mais on dit qu’ils vouloyent bannir et chasser tous les pauvres prestres françois qui se retirent en ce lieu, pour y prendre leurs places et en recevoir les usufruicts 54.

— Voylà comme ils font dans Sainct-Honoré :


De s’attacher partout aux mitres,

Et de prendre ce qui n’est pris.

(Le Piquet de trique-mouche envoyé pour estrennes par Gueridon à l’autheur de la Plainte apologetique pour faire le voyage de Saint-Jacques. In-12, 1626, p. 99–100.)

53. Il y avoit trois ans déjà, car la première démarche datoit de 1619, que les oratoriens tendoient, avec l’agrément de Louis XIII, il est vrai, à s’établir comme administrateurs spirituels et laïcs de l’hospice et de l’église de Saint-Louis-des-François, à Rome. Le pape donna son consentement, et M. de Bérulle profita, pour hâter l’affaire, de la mission qui lui fut donnée en vue du mariage de madame Henriette de France avec le prince de Galles, qu’on vouloit faire agréer du Saint-Père. (Mém. de Richelieu, Coll. Petitot, 2e série, t. 18, p. 312, 469.) C’est donc avec une intention malicieuse qu’il est parlé ici de « mille tours et ambassades ».

54. Ces pauvres prêtres firent si bien, avec l’aide des administrateurs laïcs et spirituels qu’on menaçoit de déposséder ; avec le secours du commandeur de Sillery, puis de M. de Béthune, tour à tour ambassadeurs de France à Rome, et tous deux opposés aux prétentions de M. de Bérulle, qu’on