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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/128

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ils veulent supprimer toutes les chanoineries, dit une autre, et s’installer en leurs places, afin qu’au temps advenir ils ayent tout le revenu55 ; mais ils en pourront bien torcher leur bouche, aussi bien que des six mille escus de rente qu’ils pretendoient d’avoir à Rome en l’église Sainct-Louys.

— Mon mary me conta l’autre jour la plus belle plaisanterie du monde, dit la femme d’un conseiller du conseil privé. Quand on les va voir, ils font apporter une carte. — Messieurs, disent-ils, voicy nostre plan56 : voilà le grand autel, icy sera la porte, icy la sacristie ; voilà les chappelles. — Ouy ; mais, mon père, vous n’aurez guères de veuë de ce costé-là57. — Nous aurons


leur donnoit malgré eux pour collègue ; avec l’aveu secret de Richelieu, qui combattoit partout le fondateur de l’Oratoire, que les choses traînèrent en longueur pendant plus de dix ans, en dépit du pape et du roi, et que la solution définitive n’arriva qu’après la mort de M. de Bérulle, en 1629.

55. Ils n’y réussirent point ; mais ils firent tant qu’ils supplantèrent les chanoines dans la faveur du roi. En 1627, Louis XIII ordonna, par lettres patentes, que les Pères de l’Oratoire fussent tenus ses chapelains.

56. Le P. de Bérulle avoit d’abord voulu établir ses Oratoriens à l’hôtel de Luxembourg (Perroniana, 3e édit., p. 214). La reine l’ayant acheté, il se rejeta sur le vieil hôtel du Bouchage, que le séjour de Gabrielle avoit récemment fait appeler hôtel d’Estrées. Il l’acquit en 1616, moyennant quatre-vingt-dix mille livres. (Piganiol, t. 2, p. 282.)

57. C’est, en effet, la vue et l’espace qui manquoient sur-