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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/139

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leur profit et desrobent par mer, et les autres pillent et vollent par terre ; on fait passer des batteaux chargez de sel soubs main, et puis ils font les rencheris. D’autre costé, les tresoriers et commissaires des guerres sont en saison ; s’il leur faut faire un payement de deux ou trois mil livres : Monsieur, diront-ils à un capitaine, nostre argent n’est pas encore arrivé ; s’il vous plaist d’avoir un petit de patience… L’autre, qui est pressé, les quitte pour la moitié, et ainsi monsieur le tresorier se trouve aussi riche tout seul que ceux à qui, en general, il aura fait son payement63, sans les passe-vollans64 qu’ils admettent dans les compagnies. — M’amie, cela ne sera pas long-temps ainsi : le roy y mettra bon ordre. Quand il en


quentes. « Les laboureurs n’ont pas de quoy payer leurs tailles et acheter du sel. » (Avis donné à M. de Luynes par un fidèle serviteur du roy, et amateur du repos public. — Recueil Z, p. 152.) — Le nombre des faux sauniers augmentoit. Dans la Guienne, un pauvre diable s’etoit fait leur chef ; on l’avoit pris et on lui avoit mis sur la tête une couronne de fer rougi. (Cosmographie de Thevet, liv. 14, ch. 4, « de Bourdeaux ».) — Dans le Berry, il y avoit eu, en 1612, une révolte à cause d’eux. (Lettre de Malherbe à Peiresc, p. 224.)

63. Var. Tout ce qui termine cet alinéa manque dans le Recueil général.

64. On appeloit ainsi les soldats de hazard à l’aide desquels, les jours de revue, les capitaines complétoient leurs compagnies. Une ordonnance de 1688 les condamna à être marqués d’une fleur de lys à la joue.