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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/150

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propos de Mont-d’Or, dit : C’est vray que la bonne mine provoque quelquefois à prendre de la marchandise, encore bien que l’on n’en aye affaire11 ; mais l’on n’en peut pas dire autant de Desiderio des Combes, que l’on nomme Charlatan12, car il n’a pas bonne trongne13, et de bien dire il luy en manque autant ; on dit aussi qu’il le sçait bien confesser. Pleust à Dieu que chacun fust aussi libre de confesser sa naïfveté ! En cela l’on peut croire qu’il n’est pas charlatan, si ce n’est que l’on veut dire qu’il use de mots estran-


11. En 1631, Mondor trônoit encore à la place Dauphine, mais sa bonne mine commençoit à baisser. Afin qu’il pût la relever et reprendre un peu de sa majesté première, voici ce qui fut stipulé à son intention dans le Testament de feu Gauthier Garguille, Paris, 1634, in-12, p. 10 : « À mon oncle Mondor, afin qu’il ait plus de majesté en distribuant ses medicamens à ceux qui luy en demandent, et pour l’alliance qui est entre nous, je donne et lègue ma belle robbe dont je representois les rois dans la comedie. Et pour ma chaisne et ma medaille en façon d’or, j’ordonne qu’on les luy livrera à un prix raisonnable, en cas qu’il en ait affaire. »

12. C’est de lui qu’il a déjà été parlé dans le premier Caquet. On trouve sur sa personne, assez maussade, sur les serpents dont il faisoit parade, sur son parallèle avec Tabarin, beaucoup plus plaisant et plus heureux que lui, de longs détails, dans un petit livre de cette époque : Discours de l’origine, des mœurs, fraudes et impostures des charlatans, etc. Paris, 1622, in-8, p. 35, 39, 51.

13. Var., éd. orig. : mine.