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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/153

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Dieu en son logis ou dans les eglises ? Mais que ne diray-je pas des chirurgiens, qui donnent des offices de controoleurs, ou semblables, qui valent quinze à seize mil francs, à leurs fils ? et quant à leurs filles, il ne leur manque que le masque14 que l’on ne les prenne pour damoiselles : elles osent bien aussi faire comparaison avec elles à cause de leurs moyens.

La femme de ce secrétaire dit : Je vous jure, Madame, que jamais je ne fus plus estonnée. J’estois en une fort honneste compagnie l’autre jour, où il arriva un jeune muguet vestu à l’adventage, avec l’habit de satin decoupé, le manteau doublé de panne de soye, le chappeau de castor et le bas de soye 15, lequel se mit à cajoler une bonne heure


14. Le masque étoit un luxe que les bourgeoises devoient laisser aux dames et damoiselles :

La Mijolette a bonne grâce
De maintenir par ses discours
Qu’elle est première de sa race
Qui a le masque de velours.

(Le Bruit qui court de l’Espousée, 1624, Variétés histor. et litt., Paris, 1855, in-16, t. 1, p. 307.)

15. Nous trouvons dans les satires d’Auvray le portrait complet, dont ceci n’est que l’esquisse :

.  .  .  .  .  .  .  .  .  Ce goguelu
Estoit gay, goffré, testonné,
Brave, comme un chou godronné ;
Le manteau à la Balagnie,
Le soulier à l’Academie,
Dedans la mule de velours,
Les jartiers à tours et retours,