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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/158

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remarqué que l’on en mettoit à part pour Monsieur un tel, à cause de la sollicitation d’un procez qu’elle avoit gaigné : car son mary ne dit mot, fait le tacet en sa presence, et elle court partout.

— Je fus il n’y a pas long-temps en la ruë Sainct-Jacques, dit la mesme femme du conseiller, pour y acheter des pots à confiture ; mais j’y appris de belles nouvelles : on disoit qu’une certaine jeune femme avoit esté emmenée à Roüen, et que son mary l’estoit allé querir, et qu’il l’avoit fait mettre prisonnière, ensemble celuy qui l’enmenoit ; que cet affaire avoit esté accordé moyennant cinq ou six cens livres.

La femme d’un advocat, qui estoit en la compagnie, dit : Mesdames, je l’ai ouy dire ainsi à mon mary, qui plaida la cause ; et, bien d’avantage, ccluy qui a payé cet argent a bien eu encores du différend avec eux : car ils ont plaidé au criminel pour des injures ; le mary a eu des deffenses contre ce tel de mesfaire ny mesdire.

— Que dira-on, dit la femme d’un conseiller, de la belle vitrière ? À propos de pots de verre, je ne sçay s’il est vray qu’elle fait benir ses verres par un P. (sans offenser l’ordre) ; mais à la Tournelle on en parle fort, comme aussi de sa sœur, qui va voir quelquesfois madame de la Pille.

L’accouchée fit le holà pour parler de l’imprimerie, et commença elle-mesme à dire : Mesdames, ceste sœur dont Madamoyselle a parlé a