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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/163

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nommé Bermude, et l’autre (qui est la veritable mère et saincte Therèse) estoit fille d’un nommé Sanchez : car je l’ay appris ainsi. Toutesfois l’on a eu tort de faire ceste faute en l’impression, car il y a de la peine de faire sçavoir les erreurs au menu peuple, qui est par trop grossier et lourd d’esprit.

— J’ay veu aussi, dit la femme du conseiller, un discours du Courtisan à la mode, imprimé il n’y a pas long-temps, lequel n’estoit autre chose qu’un extraict ou transcrit de l’Espadon satyrique23 mot pour mot, ce qui ne se devroit tolerer :


23. Ce qui est dit ici vient compliquer d’un fait de littérature légale l’histoire déjà singulièrement curieuse de l’Espadon satyrique. On ne sait au juste de qui est réellement ce recueil de satires assez obscènes. Les uns, Brossette le premier, l’attribuent au baron de Fourquevaux, à qui Régnier dédia une de ses épîtres ; les autres le restituent à Claude d’Esternod, dont le nom, quoique bien réel, passa longtemps pour être un pseudonyme du baron. Ce qui fut cause de cette erreur, c’est que la première édition, publiée à Lyon en 1619, in-12, est en effet signée de ce nom supposé : Franchère, et qu’on put croire avec quelque raison que le nom de d’Esternod, qui signe la seconde, n’avoit pas plus de réalité, et n’étoit qu’un nouveau travestissement de M. de Fourquevaux. En cherchant un peu, l’on eût pourtant trouvé, comme l’a fait M. Weiss pour la Biographie universelle, que d’Esternod, né à Salins en 1590, long-temps soldat, puis gouverneur d’Ornans, n’étoit rien moins qu’un mythe ; on eût découvert aussi que le pseudonyme Franchère n’étoit pas aussi impénétrable qu’il le sembloit, puisqu’il n’étoit