Aller au contenu

Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Toison-d’Or, que Jason deffit ; à peine eustes-vous sucé la doctrine impie de Calvin et de Luther, que vous minutastes dès lors la ruine de ceste couronne. N’avez-vous pas fait des extorsions estranges où vostre fureur et vostre rage a peu avoir le dessus ? Combien de provinces, de villes, de bourgades et de bonnes maisons ont été ruinées par vos partisans ! La Guienne, le Languedoc, les plaines de Jarnac, de Moncontour, de Dreux, et une infinité de fleuves, sont empourprés de sang, et jamais, toutesfois, la fortune ne vous a esté favorable en toutes les rencontres et batailles qui se sont données contre vous ; le Ciel n’a jamais secondé vos monopoles ; vos gens y ont tousjours laissé les bottes, et aujourd’huy il y en a entre vous de si acharnez qu’ils en recherchent les eperons. Il s’agissoit alors de la religion, c’estoit à vous à vous deffendre ; mais maintenant que le roy veut proteger tous ses sujets en paix, sous l’authorité de ses edits…, ceux de la religion luy ferment les portes, font des assemblées et monopoles contre son service, tranchent du souverain en leurs factions, disposent des provinces et deniers royaux, constituent gouverneurs où bon leur semble, partagent tout ce royaume à leur volonté, bref, se persuadent que la France ne doive plus respirer que par leur moyen. Vous voilà tantost à la fin de la carrière. Le Roy tient le haut bout. Plusieurs viendront collationner en Grève pour aller soupper en l’autre monde. » (P. 85.)

On nous pardonnera cette citation, bien qu’un peu longue, en faveur de l’éloquente indignation dont l’auteur a fait preuve ; on y retrouve cette