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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/20

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haine invétérée des habitants de Paris contre la religion nouvelle. Il suffit de se reporter à l’histoire de nos guerres de religion du seizième au dix-septième siècle pour comprendre la portée de ce discours.

Dans la troisième journée, la conversation roule principalement sur la bourgeoisie parisienne, dont les différentes classes sont censurées avec une verve impitoyable des plus amusantes. Ce sont d’abord les gens de finance et de robe : trésoriers, greffiers, notaires et plusieurs autres ; les médecins et les apothicaires viennent après eux, et ne sont pas épargnés. L’auteur trouve le moyen de faire une petite digression sur les livres et opuscules nouveaux qui se débitoient et sur les bévues commises par les imprimeurs. Il cite entre autres deux Vies de sainte Thérèse, dans l’une desquelles on fait dire à l’auteur que cette sainte avoit eu deux pères. Les femmes et les filles de la bourgeoisie fournissent aussi leur bonne part aux caquets de l’assemblée ; on y raconte, en les amplifiant beaucoup, nous aimons à le croire, les tromperies que les unes faisoient à leurs maris, ou les autres à leurs parents.

Ces trois journées composent la première partie, et la plus originale, du recueil d’opuscules connu sous le nom de Caquets de l’Accouchée. Elles seules ont été publiées sous ce titre, et elles doivent sortir de la même plume. Les autres pièces, imprimées, chacune avec un titre différent, aussi pendant l’année 1622, sont, nous le croyons, de plusieurs mains14. Du reste, ceux qui les ont écri-


14. Voir plus loin, § III, Bibliographie des Caquets.