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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/200

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semestres assemblez : si je le cognoissois particulièrement, je luy donnerois un conseil plus salutaire, le forçant de se servir de son abolition.

— Madamoiselle, dit la secretaire de Saincte-Opportune, il le voudroit bien, mais le mal’heur veut qu’il n’est plus dans le temps.

— Il est bien empesché ! respond l’autre ; qu’il s’addresse à M. Potel23 : il est homme d’expedient, il luy signera aussi librement des lettres de surannation, ou telles autres qu’il souhaitera, comme il faict des advocats du conseil ; il tente tout pour de l’argent.

— Madamoiselle, dit la secretaire de Saincte-Opportune, que me dites-vous ? Si cela se cognoissoit, on luy feroit son procez.

— Madamoiselle, respond l’autre, il dit hardiment qu’il ne craint rien, et que, quelque declaration qu’aye donné monsieur Mangot24 de n’a-


23. Potel étoit greffier du conseil. Son fils, qui se faisoit appeler M. Le Parquet, et qu’on nommoit plus communément Potel-Romain, « à cause qu’il parloit fort de Rome, où il avoit été », n’est pas oublié, comme l’un des plus curieux originaux du temps, par Tallemant, dans ses Historiettes. (V. édit. in-12, t. 10, p. 34–35.)

24. Il avoit été l’une des créatures du maréchal d’Ancre, et d’Aubigné, dans le Baron de Fæneste, nous le représente, ainsi que Barbin, comme « un habile homme, bien fidèle à la reine et à madame la mareschale. » (Liv. 1, chap. 13.) Il tomba avec son protecteur. Les mémoires de Pontchartrain le mettent au rang des deux ou trois (il est vrai que Riche-