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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/201

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voir eu le loisir de faire des advocats pendant qu’il a eu les sceaux entre les mains, qu’il ne laissera pas d’en faire d’autres, et puis que monsieur le maistre des requestes du Lyon-Ferré entreprend d’adjouster à des arrests signez par monsieur le chancelier, il hazardera librement d’en faire passer desquels on ne fera pas tant de bruit.

La maistresse des requestes s’offença, et leur dit en cholère qu’elle ne le croyoit point, et que si cela venoit à la cognoissance de messieurs Marescot25, du Tillet26 et Foule, ils ne le souffriroient jamais, et en feroient faire justice. Ceste rumeur fit rompre la compagnie ; chacun prit congé, et se


lieu en est aussi) qui n’avoient « d’autre mérite et expérience aux affaires sinon d’être ministres des passions du maréchale de sa femme. » (Mémoires concernant les affaires de France sous la régence de Marie de Médicis, etc., La Haye, 1720, t. 2, p. 268.) Mangot pourtant finit par rentrer en faveur. Au mois d’août 1621, après la mort du chancelier du Vair, il fut investi de la charge dont il est parlé ici : on lui donna les sceaux ; mais il ne les garda pas long-temps.

25. C’est le même, sans doute, qui, s’étant poussé dans les ambassades, en fit une à Rome, si malheureuse, pour obtenir du pape que l’évêque de Beauvais fût fait cardinal. Il en revint piteux et enrhumé. « Ce n’est pas étrange, dit Bassompierre, qui l’entendoit tousser ; il est revenu de Rome sans chapeau… » Tallemant, Historiettes, édit. in-12, t. 4, p. 208.

26. Le président de Tillay, de la famille des Girard, fameuse alors dans la robe, et dont un des membres étoit à cette époque procureur général de la chambre.