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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/205

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pareil de ce que ceste garde disoit contre luy ; après la sortie duquel2 quatre dames de qualité arrivèrent en la chambre de l’accouchée, lesquelles, après avoir fait chacune la reverence à la mode, prindrent place selon leur qualité3. Ce qu’estant faict, la veufve d’un maistre des requestes, fort affligée de l’ancienne desbauche d’une sienne fille, mariée à un conseiller de la cour, homme prudent et fort bon justicier, jetta trois ou quatre souspirs, et, voulant neantmoins les simuler, commença de dire à la compagnie : Hé bien ! mes dames, apprenez-vous des nouvelles de la cour ? Le roy a-il eu Montpellier, Montauban et la Rochelle, comme l’on dict ?

À quoy sur-le-champ la femme d’un tresorier de l’Espargne respondit que ces morceaux-là ne s’avalloient pas si aysement, parcequ’ils s’estoient grandement fortifiez, et, d’autre part, que leurs voisins courroyent à toute bride pour empescher les desseins de Sa Majesté, et pour dissiper ses forces si l’on n’y prenoit garde.

— Pourtant j’ai appris, dit la femme d’un conseiller du Chastelet, qu’ils ont traicté avec le roy, et qu’ils ont asseuré, par une submission que l’on n’eust jamais creu, leurs biens, leur


2. Var. du Recueil général : Je me mis à entretenir l’Accouchée, et peu après…

3. Var. : Et moy, je pris la mienne ordinaire au cabinet.