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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/214

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voluptueux faisoient recherche des dons plus gracieux de la nature, de mesme que l’avidité des envieux les portoit à des flatteries et à des mesdisances, pour faire faire des recherches candides contre l’obligation que l’on a fraternellement à son prochain : tellement que, si l’on avoit tasché d’obscurcir l’honneur du sieur Villautray, que ce n’avoit point esté pour l’affection qu’on portoit au service du roy, mais bien pour une rancune particulière de ce qu’il n’avoit voulu desbourcer des deniers qui n’eussent esté employez dessus ses comptes.

— Voilà une belle eschappatoire ! dit la conseillère ; je vous diray, Madamoiselle, chacun est tenu de deffendre son party, et de conserver jusques aux plus pressantes extremitez, quand mesme il n’y anroit aucune apparence de raison, principalement au temps où nous sommes, auquel il est plus necessaire de dissimuler que de dire verité, et de faindre dans les actions que de faire esclatter ce qui pourroit estre terny ; et qu’ainsi ne soit, n’est-il pas vray que si l’on parloit en compagnie du sieur Fabry15, qui du temps du feu roy se fit dire mort, et pour lequel on porta une buche dans


15. Fabri, seigneur de Champauze, trésorier de l’extraordinaire des guerres. Sa fille épousa le chancelier Séguier. Il est parlé de lui en d’assez mauvais termes dans le libelle de J. Bourgoin, la Chasse aux larrons, Paris, 1618, in-4, p. 45, et dans la Voix publique au roi. (Recueil E, p. 210.)