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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/23

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compagnée du maréchal : « Ah ! dit la reine, voici madame de Bassompierre. — Ce n’est que son nom de guerre, reprit assez haut le maréchal pour être entendu. — Vous êtes un sot, Bassompierre, lui dit Marie d’Entragues. — Il n’a pas tenu à vous, Madame. » Et les deux carrosses de s’éloigner. On comprend pourquoi la duchesse de Verneuil n’étoit pas d’humeur à entendre parler de Bassompierre ; aussi la voyons-nous s’éloigner au plus tôt.

Quant à Mathurine, c’étoit une femme d’assez bas étage, qui jouoit à la cour de Marie de Médicis le rôle de folle du logis, et qui, sous ce prétexte, avoit acquis le droit de dire à chacun toutes ses vérités. Du Perron, contre lequel cette femme dispute dans le premier chapitre du deuxième livre de la Confession de Sancy, lui reproche toutes sortes de vilenies, dont quelques unes pourroient bien être vraies. Il est certain qu’elle touchoit une pension de la reine, et que les petits enfants couroient après elle dans la rue, en criant : Aga ! Mathurine la folle ! Plusieurs pièces satiriques de ce temps furent publiées sous son nom. Sa présence, dans la chambre de l’accouchée à ce cinquième Caquet, donna l’idée à quelque esprit libre et facétieux d’écrire une petite pièce intitulée les Essais de Mathurine. On y trouve plusieurs traits piquants et spirituels, mais ils sont gâtés par un cynisme de langage que n’excuse même pas l’état de folie du personnage à qui on le prête. Nous y avons remarqué, du reste, un curieux détail sur la vogue obtenue par les Caquets de l’Accouchée : « Vous autres lisarts, n’avez-vous point leu certain petit fatras qui se nomme le Caquet de