Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/24

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l’Accouchée ? Si avez, sans doute, si avez, car il s’en est vendu plus que d’epistres familières ou d’oraisons des saincts. » Malgré tout, cette pièce ne peut nullement entrer en comparaison avec les Caquets, qu’elle semble avoir pour but de censurer.

Nos bourgeoises terminent cette cinquième assemblée par des propos méchants dirigés contre leurs voisines. C’est un tableau de mœurs assez piquant et assez joliment esquissé. Le tout est couronné par un caquet sur le comte de Mansfeld16.

La sixième assemblée est consacrée à une apologie railleuse fort amusante du sexe féminin ; elle est écrite avec autant de verve que de malice. Nous avons remarqué que l’auteur, à propos du courage déployé par les femmes, s’exprime ainsi sur Jeanne d’Arc : « N’avons-nous pas cette généreuse guerrière en France, la Pucelle d’Orléans, qui s’est signalée en tant de combats, rencontres, en tant d’assauts et batailles, sans aller en Thrace chercher les antiques Amazones ? »

Nous n’avons rien à dire des deux dernières assemblées, dans lesquelles il n’est question que d’aventures privées et de commérages de quartier. On y parle à plusieurs reprises du bruit que faisoient dans Paris les premiers Caquets de l’Accouchée. Les petits cahiers sont lus et examinés soigneusement par nos commères, qui ne tardent pas à reconnoître le portrait et l’historique des unes et des autres, et à se les signaler entre elles impitoyablement. Dans la septième journée, l’au-


16. Voyez, page 191, la note sur ce passage.