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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/316

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je satisferay à ce que desirez ; mais il faut cognoistre avant qu’aymer. Allez vous en chez Cormier10 faire apprester le disner pour faire plus estroite cognoissance ; ce pendant je vais consulter tous mes plus exquis secrets, et je retourne à vous dans une heure. — Je vous y attendray, dit le caqueteur. — Je vous iray trouver, dit Tabarin ; faictes mettre le vin au frais. — L’un et l’autre se trouve à son assignation, qui disnèrent à plain fonds. Après le disner, Tabarin commença : Monsieur, ce ne sont pas icy questions du chaffaut11 ordinaires ny à tous les jours ; davantage, toute peine requiert salaire, comme vous sçavez. — Je le scay bien, dit le curieux ; aussi je vous prie de mettre ceste couple de pistoles en vostre pochette. C’est attendant mieux. — Bien, dit Tabarin ; escoutez… Lorsque vous desirez sçavoir si une fille est pucelle, mettez une de vos mains sur son robin, vous m’entendez bien ? puis au mesme temps soufflez-luy au cul, et si lors vous sentez le vent à


que reproduire celle-ci du 7e chap. des Contes d’Eutrapel : « ressemblans au singe qui tire les chastaignes de sous la braise avec la patte du levrier endormy au fouyer. »

10. Sur ce cabaretier fameux alors, qui avoit fait peindre au dessus de sa taverne, près Saint-Eustache, l’arbre dont il portoit le nom, V. notre Histoire des hôtelleries et cabarets, t. 2, p. 323–324.

11. Pour échaffaut, comme on appeloit alors le théâtre des saltimbanques et des empiriques.