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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/277

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CONTES ARABES.

sormais redoubler de zèle et d’ardeur : vos intérêts semblent être devenus les miens, depuis que ma fille est devenue votre épouse. »

Cette lettre étoit accompagnée d’un présent considérable. Le roi Azadbakht fut très-content de la lettre et du présent, et ne songea, dès ce moment, qu’à se livrer au plaisir et à la bonne chère.

Le grand visir d’Azadbakht, plus attentif à ce qui se passoit, vint un jour l’informer qu’Isfehend étoit vivement piqué de la manière dont s’étoit fait le mariage de sa fille, et travailloit secrètement à se soulever contre lui. Le roi, pour toute réponse, lui fit lire la lettre d’Isfehend. Le grand visir eut beau représenter qu’il ne falloit pas s’en rapporter à cette lettre, et que les soumissions qu’elle renfermoit étoient aussi fausses que la satisfaction qu’y faisoit paroître Isfehend, Azadbakht ne fit aucune attention à ses représentations, et continua de se livrer aux plaisirs et aux amusemens de toute espèce.