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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/278

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LES MILLE ET UNE NUITS,

Cependant Isfehend écrivit sans perdre de temps à tous les émirs, leur raconta l’affront que lui avoit fait le roi en s’emparant par force de sa fille, et leur fit appréhender qu’il ne se portât envers eux à des violences encore plus grandes.

Les lettres du visir étant parvenues dans toutes les provinces, les émirs se rassemblèrent auprès de lui, et ayant entendu de sa bouche le récit de ce qui étoit arrivé à sa fille, résolurent de le venger, et convinrent de se défaire du roi. Aussitôt ils montèrent à cheval, et firent avancer leurs troupes vers la capitale avec tant de secret et de promptitude, qu’ils étoient maîtres de tout le pays lorsque le roi apprit leur arrivée.

Azadbakht ne pouvant opposer de résistance, demanda à sa nouvelle épouse quel parti elle vouloit prendre ? » Celui que vous jugerez convenable, répondit-elle. » Le roi fit alors amener les deux meilleurs chevaux de son écurie. Il monta sur l’un, et la reine sur l’autre. Ils emportèrent avec