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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/117

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LES SÉRAILS DE LONDRES

Parmi le nombre de ses adorateurs, qu’elle avoit eû l’honneur de ruiner, étoit l’infortuné, en plus d’un sens, le petit juif Mend...z. Ce petit personnage extraordinaire, âgé de trente ans environ, figuroit dans le grand monde ; il avoit à peine trois pieds de hauteur ; c’étoit un paragon de faterie ; s’il eu eû le moyen de faire, à chaque instant du jour, de nouvelles toilettes, il auroit été regardé le plus grand et le plus petit fat de l’Europe ; il étoit de plus l’amoureux de toutes les belles femmes du bon ton : au nombre de ces dames étoit la présente Mme Donaldson, alors Miss Falkner, qui, à cette époque, chantoit à Marybone-Gardens, et la signora Galli qui, alors, étoit la principale cantatrice de l’opéra.

Mend...z étoit à ce moment, un négociant très-opulent, qui, par son attachement pour la signora Galli, négligea entièrement son commerce, et la poursuivit dans une grande partie de l’Europe. Il lui avoit d’abord déclaré sa passion à Londres ; il lui avoit fait de beaux présents, (et nous savons par expérience, que cette dame a une concupiscence particulière pour les présents aussi bien que les bons coureurs, soit qu’ils soient juifs ou d’autres nations) ce qui lui faisoit croire qu’elle tourneroit le petit lévite plus religieusement à l’avantage d’une femme chrétienne qui alloit à la messe, dans le dessein de se faire, par ses œillades, des conquêtes.