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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/147

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LES SÉRAILS DE LONDRES

toujours le favori de mes affections, et que je ne vis jamais soit Oroonoko ou Othello sans ravissement ; mais de crainte que vous n’imaginiez que je n’aie point, à cet égard, vos souhaits les plus ardents à cœur ; je vous envoi inclus un petit paquet[1] (dont je fais moi-même usage lorsque je vais à une mascarade) qui produira l’effet désiré dans le cas où vous ne seriez pas satisfait de vos remèdes. Servez-vous-en à l’instant, je vous en supplie, afin que je puisse avoir le plaisir de vous voir le plutôt possible, car je languis après le bonheur de vous dire, de vive voix, combien je vous adore. Croyez-moi votre très dévouée servante.

G...


Miss W...ms n’eut pas plutôt écrit ce billet, qu’elle en fit la lecture à Miss G..., qui ne put s’empêcher d’admirer la vivacité de son imagination et le sel de l’ironie ; elle craignit que Mungo n’eut pas assez de pénétration pour l’envisager de cette manière ; et que prenant la chose au sérieux, il ne vint la tourmenter de ses visites ridicules et impertinentes. Miss W...ms la rassura en lui disant qu’elle prenoit tout sur elle, et qu’elle le recevroit masquée, en son lieu et place. Miss G... consentit donc à envoyer le billet avec le petit paquet. Cette pensée en fit naître une autre, qui étoit d’aller le lendemain masquées au Panthéon, et de tirer une vengeance plus complète de la personne du prince.

  1. Un paquet de carmin et de poudre perlée.