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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/148

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LES SÉRAILS DE LONDRES

L’infortuné prince S...se n’eut pas plutôt reçu cette réponse qu’il ressentit jusqu’au fond de l’âme le piquant de cette satire ; ce qui le fâcha davantage fut qu’étant alors en compagnie avec son ami Greenwich, à qui il n’avoit pas encore communiqué le changement qu’il se flattoit d’opérer sur son teint, et que lui ayant, sans précaution, montré la lettre de Miss W...ms, son ami confident fut si réjoui de la folie et impertinence de S...se, d’un côté, et de la réplique amère de la jeune personne, qu’il sembla avoir attrapé la même impulsion des dames, et ne put s’empêcher de rire aux éclats.

Cette conduite, dans son ami, jeta S...se dans des convulsions inexprimables ; il brûla la lettre et le paquet qui lui étoit tant recommandé ; alors cherchant ses pommades et autres remèdes, il les jetta pareillement dans le feu ; tombant ensuite sur un sopha, il se livra au plus grand désespoir, maudissant tout le sexe, et ajoutant qu’il n’y avoit plus d’amitié dans le monde.

Greenwich fut choqué de cette expression pour deux raisons, la première, parce qu’il n’avoit pas eu l’intention de l’offenser ; la seconde, parce qu’il dépendoit, en quelque sorte de lui. Il jugea donc prudent de tâcher de lui donner quelque consolation dans sa douleur présente : sachant que rien ne pouvoit lui procurer de plus grande satisfac-