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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/197

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LES SÉRAILS DE LONDRES

délicate dans le choix, en attendant elle saisissoit toutes les jeunes personnes qui se présentoient.

Son secrétaire et mari nominal étoit employé à écrire des lettres circulaires aux nobles et aux riches qui étoient connus pour visiter le séminaire de Mme Goadby, etc., ce qui procura à Mme Nelson un nombre considérable de visiteurs. Le lord M...h, le lord D...ne, le lord B...ke, le duc de D...t, le comte H...g, le lord F...th, le lord H...n, et une quantité estimable de membres des Communes vinrent la voir ; mais en général ils se plaignirent tous que les marchandises n’étoient pas de fraîche date, de sorte qu’elle étoit fréquemment obligée d’envoyer chercher d’autres dames, afin de satisfaire ses pratiques, ce qui diminuoit beaucoup ses profits, et faisoit perdre à sa maison le crédit et la réputation dont elle paroissoit jouir. Mme Nelson voulant donc rétablir la renommée de son séminaire, se servit de son génie, qui étoit fertile dans l’art de la séduction, pour obtenir de véritables vierges dont elle pourroit demander un prix considérable ; elle alla donc visiter constamment tous les registres-d’offices ; elle se rendit dans les auberges où les diligences, les carosses et autres voitures publiques étoient attendus, et là, par ses insinuations adroites et sous le prétexte de procurer des places aux jeunes filles de campagne et autres jeunes demoiselles qui se propo-